3 16 N'OTES SUR PROSPER MÉRIMÉE
lui. Mérimée s'amusa à ce roman en action. Il se sur- passa dans l'art de prendre un cœur. A la douzième lettre, Napoléon, qui avait entrevu dans les fêtes la belle Espa- gnole, voulut rêver avec elle au clair de la lune, sous les grands arbres de Compiègnc 1 . »
La joie de ses amis n'empêchait pas cependant Méri- mée de prendre la défense de ceux que l'on attaquait.
La Revue archéologique avait publié 2 un article de M. Adolphe Breulicr intitulé : Second supplément aux con- sidérations nouvelles sur la numismatique gauloise. Réponse à MM. Anatole de Barthélémy et Ch. Lenormant, dans la- quelle ce dernier surtout était pris violemment à partie. On lui reprochait notamment « ses brutalités sans exa- men et sans critique ». Aussitôt la lettre suivante > fut envoyée au directeur :
« 26 janvier 1853. « A Monsieur Leleux, éditeur de la Revue archéologique.
« Monsieur,
« Déjà complètement étrangers à la direction de la Revue archéologique que cependant nous avons contribué à fon- der, il y a neuf ans, nous tenons maintenant à ce que le public sache que nous ne voulons pas plus longtemps
1. Arsène Houssaye, Les Confessions. Souvenirs d'un demi-siècle (1830-1880). Paris, Dentu, 1891, [7 e Ed on ], IV, 116. — Arsène Hous- saye est revenu sur cette histoire dans le même volume (Les Trois rayon- nantes, histoire chinoise) [p. 173-81]. Il y a même inséré des billets qui ne paraissent pas authentiques. Enfin il y est encore fait allusion plus loin (V, 219).
2. Tome XVIII (1852-^3), p. 617-644.
3. L'original nous appartient.
