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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/366

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c M. le Ministre,

« Plusieurs fois, et notamment cette année, lorsque l'insuffisance des récoltesa excité la sollicitude du gouver- nement pour les classes ouvrières, il a demandé des crédits

extraordinaires destinés à leur procurer du travail pendant la mauvaise saison. En général ces crédits s'appliquent à des travaux de terrassement exécutés par les soins des communes qui doivent y contribuer dans une certaine proportion. On a remarqué souvent les inconvénients de ce système. D'abord l'accumulation dangereuse des ou- vriers par masses considérables dans le même lieu, puis le résultat insignifiant, nul, ou même nuisible, et qui rap- pelle les ateliers nationaux. Les communes qui obtiennent les subventions les plus considérables ne sont pas tou- jours celles qui en trouvent l'emploi le plus utile, et très souvent on remue la terre uniquement comme un pré- texte pour occuper des bras oisifs. D'un autre côté ces travaux rebutent les bons ouvriers qui y voient une espèce de dégradation à laquelle ils se soumettent diffici- lement et toujours avec dépit. La Commission des Monu- ments historiques a pensé qu'une très petite partie des crédits mis à la disposition -du gouvernement dans les années de disette pourrait être plus avantageusement con. sacrée à des restaurations monumentales, dont partout on reconnaît la nécessité.

« V. Exe. sait que ces travaux exigent des ouvriers intelligents, qui s'y plaisent parce que la variété de leur tache les intéresse et les instruit. Un grand nombre de métiers y trouveraient de l'emploi. Sculpteurs, tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, menuisiers, serruriers,