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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/391

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LENORMANT 365

et l'article ' parti de la veille. Cependant j'ai été très content de deux, choses. Premièrement d'avoir de vos

nouvelles, en second lieu d'être confirmé par vous dans mon opinion sur le commentaire du Cratvlc. Je ne sa- vais pas que Lenormant en ait rien lu, et je croyais être, avec vous, presque le seul qui en eût eu connaissance. Il me semble que c'est ce qu'il y a de plus original dans ses travaux mvthologiques. J'en ai parlé comme d'un ou- vrage inédit, mais peu importe, puisqu'il n'a pas encore été imprimé.

« Je ne puis pas m'habituer à l'idée que ce pauvre homme soit mort, ni comprendre comment, déjà pra- tique du pays, il ait négligé les plus simples précautions que nous prenions dans notre jeunesse, quand nous chevauchions ensemble en Grèce. Il me semble que nous avions tous du sulfate de quinine à côté de notre Pausa- nias, sans parler de nos manteaux où il y avait tant de puces !

« On me donne des détails fort tristes sur la position de fortune de la veuve et du lîls. J'ai écrit à l'univers entier à cette occasion. Il est évident que le Directeur de la Bibliothèque ne s'en soucie pas. J'espère que le Mi- nistre de l'Instruction publique, qui, à Compiègne, se montrait bien disposé, pourra et voudra faire quelque chose.

« Depuis vingt ans au dire des anciens du pays, il n'y a pas eu à Cannes d'hiver si rigoureux que celui-ci. Il a gelé trois jours. Nous avons perdu pas mal d'oranges et

1. Art. sur Lenormant dans le Mcniteur du t" janvier 1860, repro- duit dans les Poitrails historiques ri littéraires.