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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/423

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INTRIGUES ACADÉMIQUES 397

Mérimée continuait toujours ses démarches pour gagner Cousin à l'Empire, et il profitait des moindres occasions pour satisfaire la vanité du philosophe. Lorsque parut la Jeunesse de Mandrin, Damas-Hinard reçut la lettre suivante de Mérimée :

« Mardi, 9 mai [1865].

« Cher Monsieur,

« Hier S. M. m'a témoigné le désir de lire le dernier volume de M. Cousin. Je lui ai dit la chose, et ce matin il m'envoie la Jeunesse de Marvin, que je vous prie de vouloir bien mettre aux pieds de S. M. avec les hom- mages de l'auteur '.

« Par là même occasion je vous envoie le procès du jeune Alexis, non celui de Corydon, mais le fils de Pierre le Grand, qui le trouva si bête qu'il le fit mourir. J'espère que quelque jugement que vous portiez sur l'auteur, vous ne recourrez pas à de telles extrémités à son égard.

» Veuillez agréer, cher Monsieur, l'expression de tous

mes sentiments dévoués.

« P r Mérimée. »

Et, le même jour, cette lettre de Cousin :

« Sorbonne, 9 mai. « Monsieur, « Monsieur Mérimée me dit que S. M. l'Impératrice a daiimé montrer le gracieux désir de connaître la Jeunesse de Ma%arin. Je m'empresse de l'adresser à Sa Majesté,

1. L'Empereur écrivit à ce sujet une lettre à Cousin le 20 juin. Cf. Lettres inédites, p. lxxvi.