39^ NOTES SUR PROSPEK MÉRIMÉE
avec le regret de n'avoir pas le temps de donner à cet exemplaire un vêtement moins indigne des mains qui le recevront. J'y joins du moins mes plus sincères et mes plus respectueux hommages.
« Agréez, Monsieur, la nouvelle assurance des senti- mens que vous me connaissez pour vous depuis long- temps.
« V. Cousin. »
Au mois de septembre, M. Duruy voulut faire faire un rapport sur les beaux-arts, et il en parla à Mérimée, « tout naturellement choisi comme sénateur académi- cien ». Mais Mérimée, « qui a peu de goût pour les idées générales », voulait se borner à de simples notes ', aussi l'affaire n'aboutit pas.
L'année 1865 se termina par un deuil : la mort de son ami Bixio 2 .
En 1866 les luttes académiques furent vives. « Entre M. Henri Martin, M. Cuvillier Flcury et M. de Cham- pagny, écrivait Mérimée à sa confidente habituelle, on ne sait trop que faire. Cependant le dernier est un peu trop clérical pour moi, et je lui en veux, de plus, pour avoir écrit sur l'histoire romaine, en style de feuilleton. Il parait que c'est M. Guizot qui régne. Il veut nous faire avaler tout le Journal des Débats... 3
On fut bientôt distrait par des événements plus graves: la guerre entre l'Autriche et la Prusse 4, qui devait avoir de si tristes conséquences pour nous. Nous nous faisions,
1. S tc -Beuve, Lettres à la princesse, p. 173 [11 septembre].
2. Lettres à Pani^i, II, 161 [27 décembre].
3. Lettres à une inconnue, II, 287 [9 avril 1866J.
4. Lettres à Pani^i, II, 200-225.
