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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/432

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Dit 1er de Mér i nier.

« Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte- Adresse près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de liés bon crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'am- phytrion, fut un vrai guêpier.

« Quelles que soient, quelqu'exigues qu'aient pu pa- raître à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient cen- sés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis et de leur infliger une raclée alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.

« Quoiqu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau, et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie.

« Deux alvéoles furent brisées, une dysenterie se dé- clara, suivie d'une phtisie.

« Par Saint-Martin, quelle hémorragie, s'écria ce bé- lître ! A cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuit dans l'église tout en- tière. »

Malgré nos recherches, et notre enquête auprès de M. L. Claretie et des personnes de qui il tenait cette dic- tée, nous n'avons pu réussir à trouver une preuve quel- conque d'authenticité.

Ce fut sans doute, une des dernières distractions de Mérimée. Le 2 septembre 1868, il acceptait cependant de