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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/458

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432 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

à vous mander. Si vous étiez libre je vous dirais de venir nous voir dans notre oasis. Adieu, mon cher docteur, veuillez croire à tous mes sentiments dévoués.

« P. Mérimée. »

Dés ce moment, il y a aggravation dans ses souf- frances '; désormais il ira de plus en plus mal. Il écrit au D' Robin :

« Cannes 9 février [1869].

« Mon cher Docteur,

« Je souhaite et j'espére que vous avez un meilleur car- naval que moi. Je vais de mal en pire, et je tousse tou- jours. Je ne mange, ne bois, ni ne dors. Four m'achever de peindre voici ce qui m'arrive. Je me suis mis entre les mains du D r Gimbcrt sur votre recommandation. Il me plaît fort et est excellent pour moi. Il a essayé le goudron, le soufre, l'arsenic, etc. Toujours la toux obstinée. Mon plus grand mal était l'insomnie. Toutes les nuits j'avais une ou deux crises de suffocation qui duraient une heure ou deux, pendant lesquelles malgré le soin que j'avais de me tenir sur mon séant, j'éprouvais je pense les sensa- tions d'un pendu. J'ai essayé de la codéine, du sirop d'éther, des cigarettes de stramonium; une dame améri- caine m'a donné une drogue anglaise nommée Népenthé, qui m'a réussi une fois. Le D r Gimbert me disait de prendre patience, et que les suffocations disparaîtraient avec ma bronchite; mais la bronchite dure toujours. Il y a quelques jours, Saulcy est passé par Cannes et metrou-

1. Lettres à une inconnue, II, 339. [2 janvier 1869 J .