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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/457

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LA SANTÉ DE MÉRIMÉE 43 I

voir de votre part. Il m'a conseillé l'eucalyptus qui est un arbre de la Nouvelle Hollande, naturalisé a Cannes. J'en ai mangé et respiré le tout en vain. 11 m'a fait alors badigeonner le dos avec de la teinture d'iode, ce qui a arrêté la toux et m'a fait dépouiller un parchemin sur lequel on aurait pu écrire une charte aussi longue que les rois mérovingiens en faisaient. Aujourd'hui je ne tousse presque plus, et j'ai des nuits tranquilles. Seulement je ne mange pas. J'ai de la répugnance pour la viande, chaude surtout. Le D r Gimbert me fait prendre des gouttes de teinture arrière de Beaumé, mais je ne m'aperçois pas que cela ait un grand effet. Il a trouvé mes poumons en excel- lent état, et il croit que sans les bains d'air comprimé que j'ai pris à Montpellier, mon catarrhe aurait été plus fort et plus tenace. En résumé, je me crois guéri de l'asthme, mais j'ai un catharre qui le vaut. A présent il est bénin, mais je crois qu'au premier froid il deviendra très désa- gréable. Je commence à faire un peu d'exercice et j'évite les courants d'air. Je m'abandonne d'ailleurs à la Provi- dence et aux prières de M. le cardinal de Bonnechose. Si vous connaissiez quelque drogue anticatarrhale, veuillez m'en faire part.

« Nous avons eu ici quelques cas de petite vérole, entre autres madame Courmont. Elle est bien à présent et je n'entends plus parler de cas nouveaux. Si vous ren- contrez Du Sommerard dites lui qu'on l'attend avec im- patience et que s'il n'apporte pas de maladie de Paris, il risque (comme on dit à Marseille) de n'en pas attrapper ici.

« Nous avons pris l'autre jour un poisson volant fort beau. Je ne vois point d'autre évennement (sic) notable