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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/46

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20 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

« Ce qu'il y a de singulier dans ma vie, c'est qu'étant devenu un très grand vaurien, j'ai vécu deux ans sur mon ancienne bonne réputation, et qu'après être redevenu très moral, je passe encore pour vaurien. En vérité, je ne crois pas l'avoir été plus de trois ans, et je l'étais, non de cœur, mais uniquement par tristesse et un peu peut-être par curiosité '. »

Cependant c'était à ce moment, au milieu de ces diners, de ces soirées, qu'il écrivait à ses amis quand il y avait une bonne œuvre à faire, une infortune à secou- rir. Témoin le billet suivant qu'il adressait à Hippolyte Royer-Collard :

« M Ue Volpillière est très malheureuse ; serait-il pos- sible de lui donner un portrait du Roi à copier en suppo- sant qu'il y en eut de reste ?

« P. Mérimée. »

Ses amis, du reste, connaissant son obligeance, ne s'adressaient à lui jamais en vain. Béranger lui écrivait le 31 août 1832 : « C'est encore moi, mon cher Prosper, qui viens vous tourmenter » et il lui demandait s'il y avait moyen de prévenir le renvoi d'un ses amis, méde- cin de l'Ecole des Mines. « En pourriez-vous dire un mot à M. d'Argout ? Ou croyez-vous, vu les bontés de votre ministre pour moi, que je puisse me hasarder à lui écrire à ce sujet?... Si la chose pouvait se passer de moi je n'en serais pas fâché. 2 »

1. Lettres à une inconnue [27 août 1842], I, 74.

2. Quelques années après, le 25 février 1846, il lui écrivait pour lui recommander « les oeuvres d'un M. Toulmouche qui d'avoué s'est fait