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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/45

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ANNEES DE DISSIPATION 19

L'un, comme Calderon et comme Mérimée,

Incruste un plomb brûlant sur la réalité,

Découpe à son flambeau la silhouette humaine,

En emporte le moule, et jette sur la scène

Le plâtre de la vie avec sa nudité.

Pas un coup de ciseau sur la sombre effigie,

Rien qu'un masque d'airain, tel que Dieu l'a fondu.

Cherchez-vous la morale et la philosophie ?

Rêvez si vous voulez, — voilà ce qu'il a vu «...

Il existe un portrait de Musset par Mérimée, « tête de profil dessinée à la plume pendant une séance de l'Aca- démie française, et donnant un Alfred de Musset plus vieilli que nature ou endormi ». L'original appartient à M. de Spœlberch 2 .

Lorsqu'en juin 1857, Paul de Musset demanda pour son frère une concession gratuite au cimetière du Père- Lachaise, il fut appuyé par Mérimée, Empis, Alfred de Vigny, Sainte-Beuve. Voici l'apostille de Mérimée '.

« Je recommande à la bienveillance de Monsieur le Prétet de la Seine la demande de M. Paul de Musset ; que le vœu exprimé d'une manière si poétique et si tou- chante, par son frère, soit rempli. La Ville de Paris doit un tombeau à un poète né dans ses murs et dont la mé- moire ne finira jamais. — P. Mérimée. »

Mérimée disait plus tard de cette époque de sa vie :

1. La coupe et les lèvres. Dédicace à Alf. T[attet]. La copie envoyée par Musset à Mérimée contient aussi les 21 vers qui suivent, jusqu'à : quant à moi... Le texte publié dans la Revue rétrospective ne contient pas les huit vers : Le premier sous les yeux... à de pareils dehors.

2. M. Clouard, op. cit., p. 13.

3. Id., p. 23.