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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/463

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LA SANTÉ DE MÉRIMÉE 437

crct d'accepter et de lui donner l'ennui d'un malade et l'embarras peut-être d'un mort. » Il surmonta sa fatigue pour aller souhaiter un bon voyage à sa souveraine l , et quelques jours plus tard, il fit son testament.

En juin, il est toujours dans le même état, « avec un peu plus de toux qu'à l'ordinaire », très oppressé, sans appétit, ni sommeil 2 . A Paris, cependant, il trouve un établissement qui le dispense du voyage de Montpellier : « Je me suis remis à reprendre des bains d'air comprimé. Il v a ici un établissement plus grand et plus élégant que celui de Montpellier. Les cloches sont si grandes, qu'il y tiendrait facilement trois personnes. Le médecin qui pré- side a une fille asthmatique, très jolie vraiment, mais on ne nous encloche pas ensemble, ce que je regrette '. » Il va de mal en pis, s'affaiblissant tous les jours, sans que les médecins comprennent au juste ce qu'il a. « Le fond de la question est que sa vieille carcasse s'en va 4. » Dès ce moment, il prévoit sa mort, et envisage stoïquement sa fin >. Il le dit à la princesse Julie : « Je ne vois pas de fin, une excepté, à mon état, et il v a longtemps que j'ai perdu l'espoir de guérir 6 ». Il essaie cependant de tous les remèdes, aucun ne lui réussit 7. Il consulte le médecin

i. Billet inédit au D r Robin. L'original nous appartient.

2. Lettres à Pani^-i, II, 364.

3. Id., 373 [16 août].

4. Id., II, 392 [4 décembre 1869].

5. Id., II, 394, 396, 425, 452, 442, etc.

6. Td., 15 janvier 1870, loc. cit., p. 271. Mérimée écrit le 26 janvier à Viollet-le-Duc : » Ma santé est toujours aussi piètre, Je ne dors pas, j'étouffe souvent, je ne puis pas manger, et je suis extrêmement faible. » (pp. cit., p. 92).

7. Id., II, 411 [30 mars].