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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/468

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|-12 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

Les événements empêchèrent les articles nécrologiques.

M. de Caumont lui consacra cependant quelques lignes :

« ...Comme artiste M. Mérimée avait le goût très déli- cat et ses appréciations étaient toujours fines et justes. Nous avons plusieurs années fait partie du jury de l'ar- chitecture avec lui aux expositions parisiennes et nous avons pu le juger : on lui reprochait avec raison d'être un peu dédaigneux. C'est ce dédain quelquefois immérité qui lui a fait négliger de défendre contre les reconstruc- tions projetées certains monuments d'un haut intérêt pour l'archéologie et pour les souvenirs historiques.

« M. Mérimée était moins antiquaire qu'artiste et lit- térateur; cependant, il connaissait bien l'histoire de l'art au moyen âge, et on peut lui rendre cette justice qu'il a protégé dans plusieurs circonstances, depuis qu'il n'était plus inspecteur général, des édifices que les architectes et les conseils municipaux n'auraient pas été fâchés de faire disparaître l . »

Enfin M. Léon Gautier en fit un éloge assez délicat, qui n'a jamais été reproduit:

« C'était une des plumes les plus fines de notre temps; ou, pour mieux parler, un de nos ciseleurs les plus accomplis. Il était de ces esprits souverainement délicats qui mettent à polir une œuvre, des jours, des mois et

i. Bulletin monumental, 4 e série [t. xxxvi], 1870, p. 674-5. 11 est regrettable que M. de Caumont ait cru devoir ajouter : « Quand il fut nommé sénateur, M. Mérimée, qui n'affectionnait pas le cumul comme tant d'autres, quoiqu'il fut très égoïste, ne voulut pas conserver l'inspection générale et elle passa aux mains des architectes... »