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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/478

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4)2 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

Je lui ferai part de votre commission, Madame, dès que

je pourrai sortir.

« Veuillez, etc.

« P r M. »

Voici l'impression qui lui resta de cette lecture :

« Cannes, 7 janvier 1867. « Madame, « Je viens de finir cette « passion ». J'en suis profon- dément surpris et je n'aurais jamais deviné l'auteur. Le bien et le mal qui m'ont frappé m'étonnent également, car de Madame de B. je n'aurais attendu ni l'un ni l'autre. D'un côté une sensiblerie exaltée et de l'autre des har- diesses qui me confondent. J'ai lieu d'être surpris, car c'est la règle que les gens du monde qui crient toujours contre le manque de tact des gens de lettres cassent les vitres lorsqu'ils prennent une plume. Jamais un plébéien n'aurait été aussi amer contre l'aristocratie, ni n'aurait exposé plus crûment ses préjugés, ses vices et leurs con- séquences. Au fond cela m'a intéressé et je trouve des situations de caractères bien faites. Je regrette que Mad. de B. ait pris la forme de lettres. Cela rend l'exposition difficile, et amène des longueurs funestes. Personne n'écrit plus dans ce siècle de fer où les lettres se perdent et s'impriment, des confidences comme la princesse de Sispona et madame d'Amezaga s'en permettent. Je doute que M rae d'Osmond ait une amie à qui elle fasse des confi- dences semblables à celles que M lle de Beauréal adresse à la duchesse de Soissons née Duval. Tout cela tient à la forme. Les caractères d'homme me paraissent manques. Le Romuald est plus niais qu'il n'est permis à un héros,