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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/477

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LA BIBLIOTHÈQUE DE PROSPER MÉRIMÉE 45 1

tion à écrire dans les journaux. Cependant, quand j'aurai lu, je considérerai l'affaire. Il y a pour les romans comme pour toute œuvre littéraire, une certaine façon qui change un peu moins radicalement que vos modes, mais assez néanmoins pour qu'un fond excellent puisse être gâté par la forme, comme la plus belle robe le serait aujourd'hui si elle était taillée à la mode de l'année pas- sée. Voilà ce qui me fait trembler pour le roman de notre amie.

« Je savais la victoire du British Muséum par Panizzi. 11 dit 45.000 fr. non 48.000, mais la différence n'est pas grande. L'estimation de notre commission m'avait paru d'abord un peu faible, et j'avais demandé qu'on tint compte de l'ensemble de la collection, car, outre la valeur de chaque objet, il y a lieu de payer le soin qu'on a mis à les réunir. Si Longpérier avait en outre pressé son rap- port, il se peut que l'affaire eût été conclue en notre faveur, car, lorsque j'ai quitté Paris, l'Empereur semblait désirer beaucoup que l'acquisition eût lieu. Il ne faut pas se dissimuler, d'un autre côté, que les Anglais pouvaient et devaient donner plus que nous. Nous ne faisions que perfectionner nos collections du Louvre et du Musée,

  • andis que les Anglais comblaient une lacune dans leur

grand muséum. Peut-être aurions-nous eu tort de donner un million, tandis qu'ils ont eu raison, à mon avis, de donner 1. 100. 000 fr.

« Je suis ici très souffrant pour le moment d'un rhume négligé. Nous avons de la pluie aujourd'hui, après laquelle tous les propriétaires soupiraient, mais moi je n'ai jamais assez de soleil. Courmont est enfin installé- dans sa maison sarrazine qui me parait très confortable.