Aller au contenu

Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

STENDHAL 2}

mance ». Il demande une réponse, et termine : « Gardez ma lettre, nous en reparlerons peut-être en 1828. » Selon son habitude ', Beyle a signé d'un nom de fantaisie : comte de Chadevelle.

La seconde lettre mérite 5 d'être reproduite en partie :

« Paris, le 26 décembre 1829,...

« ... La jalousie ne tue l'amour que dans un cœur froid de 40 ans, qui désespère. Cette jalousie vous grave à jamais dans le cœur de M... Cette cristallisation peut être lente. Vous pouvez la hâter de six mois (-+- ou — ), en lui disant : « Depuis trois ans je vous adore, mais je n'ai que 1700 fr. de rente et ne puis vous épouser.- Je n'ai pas voulu mourir fou. » Ni plus ni moins. Laissez le développement à son cœur

« Je crois que vous seriez plus grand, mais un peu moins connu, si vous n'aviez pas publié la Jacquerie et la Gu^la, fort inférieures à Clara Ga%ul...

« due ferez-vous avec mille francs?..

« Si vous n'êtes pas pressé, oubliez le roman pendant un an. Alors vous le jugez. Du moins moi, au bout de six mois, j'ai tout oublié. Sans doute plus d'un duc vou- drait se faire un nom pour mille francs. Plus d'une

1. De Stendhal, Correspondance inédite, précédée d'une introduction par Prosper Mérimée. — Paris, Michel Lévy, 1855, in-12, t. II, 56. [n° 141].

2. « La police de l'Empire pénétrait partout, à ce qu'on prétend et Fouché savait tout ce qui se disait dans les salons de Paris, Beyle étai t persuadé que cet espionnage gigantesque avait conservé tout son pou. voir occulte. Aussi il n'est sorte de précautions dont il ne s'entourât pour les actions les plus indifférentes. Jamais il n'écrivait une lettre sans la signer d'un nom supposé... » (H. B. édition de 1864, r>. 59).

3. Correspondance, etc., II, 79 [n n 150].