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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/60

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34 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

galant homme à recevoir les critiques sur ses ouvrages... jamais ses critiques n'altérèrent ses relations avec ses amis. » Et Mérimée passe en revue les opinions de Stendhal sur les arts et sur la littérature. Voici la con- clusion de cette plaquette : « Je m'imagine que quelque critique du xx e siècle découvrira les livres de Beyle dans le fatras de la littérature du XIX e et qu'il leur rendra la justice qu'ils n'ont pas trouvée auprès des contemporains. C'est ainsi que la réputation de Diderot a grandi au xix e siècle, c'est ainsi que Shakespeare, oublié du temps de Saint-Evremont, a été découvert par Garrick. Il serait bien à désirer que les lettres de Beyle fussent publiées un jour; elles feraient connaître et aimer un homme dont l'esprit et les excellentes qualités ne vivent plus que dans la mémoire d'un petit nombre d'amis. »

Cette oraison funèbre, ces quelques souvenirs émus sur l'ami perdu, Mérimée n'eut pas, lui, la consolation de les avoir et ce n'est que depuis quelques années à peine que l'auteur de H. B. a obtenu les regrets qui lui ont manqué sur sa tombe.