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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/61

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IV VOYAGE EN ANGLETERRE

Vers la fin de 1832, Mérimée se décida à aîier passer quelques mois en Angleterre, mais, en homme pratique, il demanda au comte d'Argout une lettre de recomman- dation pour Talleyrand. Le comte d'Argout, « Apolli- naire » pour Mérimée et Stendhal, était un homme d'esprit, et la lettre inédite suivante l qu'il adressa à Mérimée en même temps que la lettre de recommanda- tion (qui, elle, ne nous est pas parvenue), en est une nouvelle preuve :

« Pardon, mon cher Mérimée, de vous avoir fait attendre ma lettre pour le prince de Talleyrand. Ce qui tranquillise ma conscience sur ce retard, c'est la con- viction que cette lettre est chose bien superflue. L'auteur de Clara Ga%;ul et de Y Année ij?2 n'a certes pas besoin d'introduction et de recommandation auprès de qui que ce soit. Sa mémoire vivra plus longtemps que celle d'un pauvre diable de ministre qui s'échine à faire un peu de bien à son pays et qui ne peut expliquer ses actes qu'en prose administrative. J'espère que votre voyage vous procurera l'agrément que vous en espérez. Vous savez que je serai heureux de votre retour, mais je vous aime

1. Copie à la Bibl. Cousin.