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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/72

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46 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

Et quelques heures après :

« 13 avril 1834,

« Mon cher Monsieur Cousin, mon affaire Ira comme les précédentes. Il paraît qu'on se propose de donner la place à M. Mérimée. Si c'était fait et signé je ne me plaindrais pas ; on pourrait alléguer l'ignorance où on a été de mon désir à cet égard. Mais si on passe outre comme on le fera, je serai et suis très mécontent. Voilà quatre ans que cela dure et il n'y a qu'une mauvaise volonté qui puisse me laisser dans le triste défilé où je suis. Mon existence déjà si précaire avec mes maladies continuelles, va être empirée encore par les derniers événements qui rendent ma position dans la république plus fausse qu'elle n'était. Faut-il bien cependant que j'y tienne puisqu'on me ferme toutes les portes qui s'ouvrent et comme à plaisir. Cette affaire-ci me fait perdre le peu d'illusions que je conservais sur l'amitié de personnes à l'égard de qui la mienne ne s'est pas un instant démentie. Quant à vous qui seul m'appuyez, bien que rien ne vous y oblige, croyez que je n'oublierai jamais ce que vous faites pour moi. Je sais qu'on ne manquera pas de raisons ; mais j'ai le droit de demander une faveur et qu'on ne fasse pas seulement que des choses faciles. Tout à vous de cœur.

« L. Peisse. »

La chose était, en effet, décidée, car le même jour Mérimée écrivait à son ami Hippolyte Royer-Collard :

« Je suis venu pour vous dire que mon affaire était enfin terminée et à ma satisfaction. Vitet se retire *, et je

i. Le dernier rapport de Vitet est du 7 novembre 1833.