Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/114

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Ainsi parfois sur cette terre
Où nous avons été placés,
Nous rencontrons, triste mystère,
Des cœurs vivant aux jours passés.

Comme la pendule fidèle
Dans la salle aux lambris doré,
Ils se sont de l’heure actuelle
Volontairement séparés.

Pour eux aussi, toute la vie,
L’instant présent et l’avenir,
Est dans une heure évanouie
Qui ne doit jamais revenir…

Le temps a beau marcher sans trêve,
Ils ne l’entendent pas couler,
Et trop absorbés par leur rêve,
Ils ne peuvent s’en éveiller.

Qu’importe si les jours s’amassent,
Qu’il soit le matin ou le soir,
Que les ans s’arrêtent ou passent,
Ils ne veulent pas le savoir.