Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/127

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Elle ira jusqu’au point désigné dans l’espace,
Illuminant soudain les inconnus glacés,
Poursuivant son chemin comme un éclair qui passe,
Jusqu’au moment où Dieu lui dira : « C’est assez ! »

Lui seul la voit encor, parmi ces lointains mornes,
Vers le but qu’il choisit arriver lentement,
Et s’arrêter enfin aux invisibles bornes
Que pour elle il plaça dans le noir firmament.

Mais, arrivée au point où, triste et languissante,
Dans la nuit elle va disparaître sans bruit,
Un invisible attrait, une force puissante,
Lui fait abandonner la route qu’elle suit.

Et vers la profondeur indescriptible et terne,
Vers les lieux qu’elle a fuis dans son cours orgueilleux,
La comète soudain se retourne, et discerne
Une étoile pâlie à l’autre fond des cieux.

Cette étoile lointaine en l’immensité noire,
C’est l’astre de la vie et du joyeux réveil,
C’est l’astre environné de beautés et de gloire,
Qui porte la santé dans ses feux : le soleil.