Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/49

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Ah ! peut-être, qui sait ? encore quelques jours,
Tu luiras sur ma tombe en un vieux cimetière
Et tes rayons d’argent danseront sur la pierre
Où je dors pour toujours.


Et comme pour consoler à l’avance ceux qui la pleureront, elle écrit ce vers si touchant et si simple :


Je pense que les morts vivent tout près de nous.


N’y a-t-il pas un pressentiment analogue dans les vers qu’elle écrivait le 27 septembre 1881, la veille de son anniversaire de vingt ans ? Je cite quelques stances de cette poésie tout intime :

 
J’aurai vingt ans demain ! Faut-il pleurer ou rire,
Saluer l’avenir, regretter le passé,
Et tourner le feuillet du livre qu’il faut lire,
Qu’il intéresse ou non, qu’on l’aime ou soit lassé ?

Vingt ans, ce sont les fleurs toutes fraîches écloses,
Les lilas parfumés dans les feuillages verts,
Les marguerites d’or et les boutons de roses
Que le printemps qui fuit laisse tout entr’ouverts…