Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/74

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psychologique de ce cœur où l’amour maternel est aux prises avec l’obéissance due à l’époux et à Dieu même. Ce caractère et cette lutte sont peints d’une touche vigoureuse, qui n’exclut pas les nuances délicates.


Je l’aime, c’est ma fille, et n’ai qu’elle, voilà !


s’écrie Zarès avec une heureuse brusquerie. Mais déjà Miriam est résignée à mourir, et elle adresse à sa mère ces touchantes paroles, qui ont, ce me semble, un charme poignant, lorsqu’on songe à la mort prématurée de celle qui écrivait ces vers :

 
Oh ! combien je voudrais vous épargner ces larmes !
La vie était pour moi pleine encore de charmes ;
Je devais la passer entière auprès de vous,
Cherchant dans votre amour mon bonheur le plus doux…
Mais nous ne pouvons point changer la destinée :
Ma route brusquement se trouve terminée,
Elle sera finie avec le jour prochain,
Et je ne verrai pas le contour du chemin.
Mère, courbons nos fronts, car c’est Dieu qui m’appelle…