Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/164

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elle est un conseil de prudence ; et celte prudence n'a rien dont la morale soit blessée. Ai\isi l'Apologue est très-beau.

FABLE XXIII.

"\. I. Avec grand bruit et grand fracas.

Voyez comme La Fontaine varie ses tons ; voyez comme il monte , comme il^descend avec son sujet. Opposez à cette jjcinturc du torrent, celle de la rivière , liuit ou dix vers plus bas. Remar- quons aussi ce trait de poésie du voyageur qui \a traverser

A . 20. liii'ii d'autres (Iciives que les nôtres.

On peut objecter que , dans cette fable , le marchand est forcé de passer la rivière , comme il a été forcé de passer le torrent , et que la fable serait meilleme , c'est-à-dire , la vérité que l'auteur veut établir mieux démontrée , si le marchand , ayant le choix de ]->asser par la rivière , ou par le torrent , eût préféré la rivière. Cela peut être , mais il en résulterait que la fable est bonne et pourrait fctre meilleure.

FABI.E XXIV.

V. I. Laridou et César, ....

Voici nue fable qui , pour être courte , n'en est pas moins une des meilleures de I.a Fonlaine. La morale suitout en est excellente. Sans croire, comme certains philosophes, que la nature partage éga- lement bien tous ses enfans , il est pourtant certain que c'est l'édu- cation qui met, entre un liommc et un autre , l'énorme différence qui s'\ trouve quelquefois : c'est d'ailleurs une opinion qu'on ne saurait trop répandue , parce qu'elle est le meilleur moyen d'en- «ourager les réformes que l'on peut faire dans l'éducation, réformes siuis lesquelles il est impossible de changer les fausses opinions et les mauvaises mœurs.

• V. 4. JlanlaiiMil l'un les l'oréls, et l'autre la cuisine.

La naissance est la même, mais l'éducation est , comnieon voit, bien différente.

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