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264 OEUVRES

donner an public une grammaire et une rhéto- rique; voilà tout: car pour une logique, les par- lemens ne l'eussent pas permis. Eh bien ! où sont cette grammaire et cette rhétorique? Elles n'ont jamais paru. Cependant, auprès de la capitale, aux portes de l'académie, un petit nombre de so- litaires , MM. de Port-Royal , indépendamment de ia traduction de plusieurs auteurs anciens, travail €[ui ne sort point du département des mots , et qui ( par conséquent ) était permis à l'académie française ; MM. de Port-Royal publièrent une Gj^ammaire universelle raisonné e , la meilleure qui ait existé pondant cent ans ; ils publièrent, non pas une rhétorique, mais une logique : car, pour ceux-ci, le parlement, un peu complice de leur jansénisme , voulait bien leur permettre de rai- sonner ; et \Ai't de raisonner fut même le titre qu'ils donnèrent à leur logique. Observons qu'en même temps ces auteurs solitaires donnaient, sous leur nom particulier , différens ouvrages qui ne sont point encore tombés dans l'oubli.

Passons au second devoir académique, les dis- cours de réception. .Te ne vous présenterais pas , Messieurs, le tableau d'un ridicule usé. Sur ce point, les amis, les ennemis de ce corps parlent absolument le même langage. Un homme loué, en sa présence , par un autre homme qu'il vient de louer lui-même , en jirésence du public qui s'amuse de tous les deux ; un éloge trivial de l'aca- démie et de ses protecteurs : voilà le malheureux

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