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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/142

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I)K CHAMFORT. lI

’dans la loge de Lekain, au moment où le tailleur de la comédie apportait l’habit d’Oreste. La nou- veauté de cet habit frappa Dauber val qui deman- da ce que c’était. « Cela s’appelle un habit à la grecque, dit Lekain. — Ah qu’il est beau, reprend Dauberval ! le premier habit à la romaiiie dont j’aurai besoin, je le ferai faire à la grecque.»

— M.... disait qu’il y avait tels ou tels principes excellens pour tel ou tel caractère ferme et vigou- reux, et qui ne vaudraient rien pour des carac- tères d’un ordre inférieur. Ce sont les armes d’Achille qui ne peuvent convenir qu’à lui, et sous lesquelles Patrocle lui-même est opprimé-

— Après le crime et le mal faits à dessein, il faut mettre les mauvais effets des bonnes inten- tions, les bonnes actions nuisibles à la société publique, comme le bien fait aux méchans, les sottises de la bonhomie, les abus de la philoso- phie appliquée mal à propos, la maladresse en servant ses amis, les fausses applications des ma- ximes utiles ou honnêtes, etc.

— La nature, en nous accablant de tant de misère et en nous donnant un attachement in- vincible pour la vie, semble en avoir agi avec l’homme comme un incendiaire qui mettrait le feu à notre maison, après avoir posé des sentinelles à notre porte. 11 faut que le danger soit bien grand, pour nous obliger à sauter par la fenêtre.

— Les ministres en place s’avisent quelque- fois, lorsque par hazard ils ont de l’esprit, de