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appelé une seconde fois au ministère par la voix publique, le gouvernement parut décidé en effet à convoquer ces états-généraux si universellement désir-é. Chaque jour, chaque instant lui montrait sa faiblesse et la force du peuple. ■

M. Necker signala sa rentrée au ministère par le rappel des parlemens, qu’avait exilés l’arche- vêque de Sens. Bientôt après, il fit décider une se- conde assemblée, composée des mêmes personnes que la ]:>récédente. Ces notables détruisirent, en 17H8, ce qu’ils avaient statué en T787, décla- rant ainsi qu’ils avaient plus haï M. de Calonne qu’ils n’avaient aimé la nation. Mais en vain les notables, en vain les parlemens s’efforçaient delà faire rétrogratler, en cherchant à soumettre la composition des états-généraux au mode adopté en jGi4 : l’opinion publique, secondée depuis quelque temps de la liberté de la presse, triom- pha de tous ces obstacles. Le jour où M. Necker fit accorder au peuple une -eprésentation égale à celle des deux ordres réunis, le couvrit d’une gloire plus pure que celle dont il avait joui quand son rappel au ministère était le sujet de l’allégresse publique. Heureux si, après avoir aidé la nation à faire un si grand pas, il eut pu l’accompagner, ou du moins la suivre ! Mais il s’arrêta, et elle continua sa marche. Au milieu des désordres qu’entrahia la chùtê subite du gouvernement, l’assemblée nationale poursuivit courageusement ses immenses travaux ; et, dans l’espace de deux