Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/336

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cette surveillance généialc (jue tout inouveintMit inquiétait et qui se montrait par-tout. On se dis- tribuait ces soins pénibles et ces emplois fati- gans, regardés comme des distinctions et presque des faveurs; et il se forma une coinpaguie sous le nom de volontaires de la Bastille dont l’unique destination fut de veiller sur cette forteresse jus- qu’à son entière démolition, déjà résolue et bientôt décrétée. Des bruits répandus sur des prétendues comnnmications secrètes, ménagées entre cette citadelle et le donjon de Vincennes, engagèrent riiôtel-de-ville à véiifier cette conjecture. Elle se trouva fausse ; et cette reclierche ne fit découvrir que de nouveaux cachots fangeux, des chaînes pesantes attachées à des pierres d’une gi’andeur énorme, seule table, seul lit et seul siège que lais- sait le despotisme ministériel aux malheureux qu’il plongeait dans ces abîmes.

De tous les prépartifs hostiles dirigés par les ministres contre Paris, ceux qui avaient causé le plus de crainte et d’alarmes, étaient les tra- vaux ordonnés à la bitte Montmartre. On y occupait, depuis phisieurs mois, vingt mille ou- vriers, sous le jn’élexte spécieux th- délivrer la capitale des dangers dont la meiKicaieut le dés- œuvrement et la raendicilé de celte multitude. Mais ces dangers subsistaient toujours, puisque ces ouvriers venaient tous les soirs coucher à Paris, qne dans la disette des subsistances ils affamaient encore, et qu’ils aliarmerent souvent, même de-

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