Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/354

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séparaient alors des Fraiirais, avant que tous les Français riisscjit devenus conijilices des Parisiens par leur zèle pour la révolution.

Plut au ciel que, ])armi ces fugitifs qui eurent le bonheur d’échapper à la première fureur du peuple, on eût compté deux hommes de plus ! Ils étaient, à la vérité, dévoués depuis long-temps à Texécration publique, et ils la méritaient : mais les Français du dix-huitième siècle méritaient de ne pas voir renouveler, sur les cadavres de Foulon et de Berthier, les horreius exercées sur celui de Concini.

Rassemblons quelques traits de la vie de ces dei.’x hommes, non pour excuser leur genre de mort, mais pour justifier l’horreur universelle qui en fut la ca-jse.

Foulon et P)erthier étaient deux des principaux agens de la conspiration qui venait d’échouer. Ils l’étaient, l’un par la place d’adjoiut au ministère de la guerre, qu’il avait acceptée depuis quelque s jours, l’autre par celle d’intendant de Paris, qu’il exerçait depuis long-tem|)s. Leur nom, surtout celui du premier, atniouçait que les projets de la Ci)ur ne pouvaient être qu’atroces. Le beau-père ( de tels hommes devaient être alliés ), Foulon, haïssait le p(;up!e comme par instinct. Il ne dé- guisait pas ce sentiment ; cette au(!ace a- a’t été autref)is une des ca.’ses de sa fortune. Sa richesse était immeiîse, et elle avait dévelooo» t.)!s les vices de son caractère, surtout une inflexible et