Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/424

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1)1. CIIAAHOUT. /j[H

chéeà sou iiuiu, qu’en soupçonnant riinpératrice d’avoir empoisonné son époux, on ne vit qu’un bienfait à chérir au lieu d’un crime à détester ; et !a haine pubhque hii en fit un de la sépulture qu’elle avait obtenue du pape pour son mari. Mais en lui rendant cette grâce, la cour de Rome refusa de reconnaître la légitimité de Frédéric son fils ; et, par une de ces absurdités indécentes qui peignent tout un siècle, elle força l’impératrice à racheter publiquement, au prix de mille marcs d’or pour le pape et pour chacun des cardinaux, l’investiture du royaume de Sicile pour Frédéric, et à faire sur l’évangile, en présence du pontife, le serment exigé d’elle sur la fidélité conjugale et sur la légitimité de son fils.

Après ce marché avilissant, l’impératrice meurt, et nomme, par testament, tuteur de Frédéric et régent du royaume, ce même pontife qui avait outragé les cendres du père, flétri l’honneur de la mère et contesté la naissance et les droits du fils.

Telle fut l’origine des prétentions de la cour de Rome sur les Deux-Siciles, dans les inlerrèenes qui les désolèrent. Quelle époque de ses droits ! Celle où un tuteur, surprenant ce titre à la fai- blesse d’une mère superstitieuse, s’en sert pour devenir l’oppresseur du fils, et après avoir excom- munié ceux qui méconnaissent sa tutelle, cherche dans l’Europe à qui vendre l’héritage et les dé- pouilles de son pupille.

C’est à l’histoire d’Allemagne à peindre les