Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/137

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DE CÏÏAMFORT. l33

voliitions était la lunette colorante. Ce qu'il y eut de plus remarquable, c'est que la chambre impé- riale ait refusé d'admettre la déclaration judiciaire du prince-évéque, donnée de son propre mouve- vement, par laquelle il annonçait l'espoir de ter- miner tous ses différens avec ses sujets par un accommodement aimable. Prétendra-t-on que son consentement avait été forcé ? D'abord , il eut fallu en donner une preuve , s'il en est qui puisse prévaloir contre l'assertion du prince ; il avait dé- claré qu'il était d'accord avec son peuple. La ques- tion se réduit à savoir s'il était contraint lorsqu'il remplissait le voeu de sa nation, ou s'il ne l'était pas. Si un vœu manifesté vivement par un peuple nombreux est contrainte, elle a eu lieu. Si la con- trainte exige des menaces en cas de refus , cette contrainte n'a pas existé. Mais qui sait ce dont le peuple eût été capable, si le prince eût refusé? Personne ne le sait ; et voilà pourquoi l'esprit de parti a beau jeu d'imaginer ce qui était possible , mais ce qui ne s'est pas réalisé. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est que l'argument tiré de la contrainte ne peut avoir de force ici dans le sens du droit ci- vil. Lorsqu'un particulier est porté par contrainte ou par crainte, de renoncera une possession quel- conque, il est en droit de recourir à la discussion juridique de cette nullité. Mais ici ce n'était point d'un particulier qu'il s'agissait : ce n'était point le comte d'Hœnsbroeck qui se dépouillait d'un droit à lui appartenant : le prince de Liège déclarait m. 9

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