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1 34 CSEUVRES '

qu'il était d'accord avec son peuple sur la tna- nière de pourvoir à l'avenir au bien-être de ce même peuple. Tous les droits du prince n'ont que le bien-être du peuple pour but; et si l'on peut appliquer ici l'idée de contrainte , ce ne peut être que sous le rapport commun à tout traité de paix, qui presque toujoiu's est contrainte pour une des parties contractantes , laquelle doit céder à la plus puissante , et perdre quelques droits , quelques provinces, pour conserver le tout. Qu'on parcoure l'histoire ; qu'on cherche les traités qui soient res- tés libres de cette espèce de contrainte pohtique et morale ; et pourtant malheur à celui qui voudrait troubler la tranquillité des peuples , laquelle re- pose sur ces traités !

Dira-t-on que le prince préjudiciait aux droits de ses successeurs ? Mais ces droits ne datent que du jour où les successeurs entrent en jouissance. X)'ailleurs , ce principe rendrait à jamais impos- sible tout changement dans la constitution , tout changement que le bien général peut exiger en tout pays, et qu'à Liège le contrat fondamental permet expressément , pourvu qu'il soit agréé par le sens du pays. Ce sont les propres mots de la loi ; mots d'une signification plus étendue que ceux de volonté générale , usités de nos jours , mots qui indiquent de plus le perfectionnement successif dont cette volonté est susceptible , et l'influence progressive de la raison publique , laquelle , avec le temps , doit passer tout entière

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