Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/169

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nr CHAMFORT. iG5

lâe ces professeurs qui associent à rérudition un excellent goût de littérature , ce qui n'est pas rare dans l'université , et un esprit philosophique qui n'y est pas assez commun.

��Sur un ouvrage intitulé : Essai sur la Mendicité; par M. de Montllnot. — 1790.

��Sur une population de vingt-cin q millions d'hom- mes , cinq millions de pauvres , de pauvres dans toute la force du [terme, c'est-à-dire mendians ou prêts à mendier : c 'est-là une de ces idées qui pénè- trent l'âme de tristesse et d'effroi , un de ces résul- tats qui ont fait mettre en question si la société est un bien. Oui , elle est un bien acheté par de grands maux ; et quand ces maux sont montés à un tel excès , l'édifice social chancelé , et court risque d'être renversé : c'est ce que nous voyons. Un seul fait pareil , connu de l'administration comme il l'était , devait annoncer aux hommes éclairés une prochaine révolution dans l'état : c'était une nation dans une nation ; et le gouver- nement embarassé entre ces deux peuples , n'v savait d'autre remède que de multiplier, en faveur des propriétaires , les lois, les réglemens , les pu- nitions contre les hommes sans propriété. Enfin ses embarras croissant de jour en jour, il sentit qu'il fallait , pour contenir cette multitude de ni. 1 1

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