Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/186

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voulut ressembler' aux infidèles , et s'écarta des voies du Seigneur; paroles par lesquelles le passage au régime despotique est marqué comme l'époque tl'uue grande erreur , ime méprise funeste qui ne pouvait rendre les Israélites que plus misé- rables et plus vicieux.

Les partisans de la royauté absolue appèlent à son secours le précepte que Jésus-Christ fait à tous les enfans de dieu d'obéir aux césars. « Quel » est , dit l'orateur , l'esprit de ce précepte ? Sa » doctrine en ce point , mes frères , n'est que -» l'application d'un principe que la nature et la » droite raison avaient de tout temps révélé aux « hommes ; c'est que la résistance à IVppression » ne peut être que l'ouvrage de quelques hommes; M et que tout effort ponr détruire une fausse auto- w rite , ne doit procéder que du centre où réside » la véritable, c'est-à-dire , du corps des sociétés » et de la volonté des nations ; c'est qu'il importe » au repos du monde (jii'il subsiste une autorité , » quelle qu'elle soit , dans le sein des empires , et M que la pire de toutes est encore préférable au » désordre de l'ainuchie et de la licence sans bor- » nés ; c'est qu'enllu , dans !<» déclin des états , et )) au milieu des calamités qu'(;ntrahient après eux » l'orgueil des princes et l'esclavage des peuples , )i l'insurrection ne commence à ètie légitime qu'au » moment où elle est un moindre malheur que » toutes les cruautés et tous les forfaits de la ty- )> rannie.

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