Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/187

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DE CHAMFORT. j 85

«C'était dans le même esprit, qu'avant cette « grande révolution qui prépare votre bonheur , « et sous le despotisme de ces hommes hautains » et durs qui disposaient, à leur gré, de votre vie » et de votre liberté , nous vous exhortions dans » nos temples à la patience , à l'obéissance et à la » paix. Nous aurions été des pasteurs séditieux et » indignes du ministère auguste qui nous était con- » fié, si nous vous avions adressé un autre langage, » et que, devant le sanctuaire du dieu de la concorde » et de la charité , nous nous fussions établis les » détracteurs de votre gouvernement et de vos » lois. Nos discours sur ce point si important de » la morale chrétienne , étaient même d'autant » plus pressans et plus sincères qu'ils nous étaient » inspirés par notre amour et par notre tendre » vénération pour un roi , qui , au milieu de la » tyrannie que des ministres corrompus et super- » bes exerçaient sur vous, fut constamment le plus » juste des princes et le meilleur des hommes. »

L'orateur passant ensuite au prétexte par lequel les ennemis de la révolution couvrent leurs dé- clamations insensées sur les dangers que court la religion , prouve qu'au contraire c'en était fait d'elle, si l'ancien gouvernement eût duré. Où exis- tait-elle ? était-ce chez les oppresseurs? était-ce chez les opprimés ? Il met en contraste le luxe des uns, la misère des autres , et considère , quant aux mœurs et à la religion , le double effet de ces deux fléaux. Nous regrettons de ne pouvoir trans-

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