Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/188

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1 84 OEUVRES

crirc ce morceau en entier, où se développe tout le talent oratoire de JM. Tabbé Ijamourette ; mais il nous £aut absolument réserver une place pour un autre morceau qui , avec le même avantage , a dc^ plus le mérite dVtre plus piquant et plus neuf. Nous espérons que c'est un signal de paix entre la religion et la philosophie , qui ne doivent avoir qu'un seul et même but , le bonheur de l'homme et celui des sociétés politiques. Nous plaignons les prêtres capables de calomnier la foi d'un respec- table ecclésiastique , qui a osé rendre justice aux philosophes : c'est un désaveu aussi noble qu'élo- quent des motifs ridicules ou malhonnêtes, qu'on leur supposait dans les attaques qu'ils ont livrées à la religion. 11 faut entendre l'orateur lui-même: » On croit d'ordinaire que les systèmes irréli- » gieux qui, depuis un demi-siècle, inondent la « cité et nos provinces, ne sont que le fruit des » efforts que le libertinage a de tout temps oppo- » ses à l'importunité du remords et à la crainte de « l'avenir; mais l'intérêt du vice n'est que la cause » subalterne de l'impiété. L'incrédulité svstéma- » tique a sa première origine dans la haine que les » esprits réfléchis et sensés ont conçue contre une » théologie qui a consacré la tyrannie, qui a flatté » l'orgueil des dépositaii-es du pouvoir, qui a fait » une loi à tous les peuples de la terre de souffrir » la servitude, et ouvert l'enfer sous les pieds de » quiconque oserait dire à son frère : Soyons libres. » Les écrivains qu'on appèh' inéligicux ^ n'é-

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