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2 I O ŒUVRES

alors vingt-six ans. Il aurait pu à cet âge apprendre à se défier des bulles pontificales. Il aurait dû se sous enir de celle-ci quarante ans après , lorsque le saint siège lui dépêcha la bulle Unigenitus^ qui bouleversa son royaume, et à laquelle il ne put jamais rien comprendre, comme il l’avoua lui-même en mourant.

Nous n’irons pas plus loin , et nous laisserons la Sorbonne dans sa gloire. Après des papes condamnés ou protégés . après des rois détrônés , déo rades , réintégrés , qu’est-ce , pour un corps si célèbre , qu’est-ce que sa querelle avec Saint-Cyran , avec Arnaud même ? Qu’est-ce que la décision de 3a Sorbonne sur les visions de Marie Agreda, historieime de la sainte vierge , en huit gros volumes , condamnée k Paris et canonisée à Rome ? Qu’est-ce que la tracasserie faite à la mémoire de Descartes , au lieu d’inie bonne persécution qu’il aurait pu éprouver de son vivant, mais à laquelle il sut échapper par ses amis et par sa volonté connue , feinte ou simulée , de dédier à la Sorbonne son livre intitulé les JMéditations? Nous n’oserons pas parler avec cette légèreté des querelles du jansénisme. Elles ont occupé trop de grands hommes ; elles ont fait écrire trop de gros volumes au célèbre Arnaud , homme de génie , né pour éclairer son siècle bien plus que pour écrire, comme il l’a fait victorieusement contre M. l’abbé Picoté. On lit en songeant à la célébrité que ces querelles donnèrent à de certains personnages ;

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