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DE CHA.MFORT. 211

c'est un amusement de voir quel respect ils s'atti- raient de la part de nos plus grands hommes. Racine, couvert de gloire, et revenu auxiilusions du jansénisme , après avoir abjuré celles du théâtre ; Racine a écrit ces mots, V illustre Trousoji, le grand Petitpiecl ( c'étaient des docteurs de Sor- bonne ) : et l'année suivante, il composa Athalie. îl y a place pour tout dans l'homme.

Ce serait supposer à nos lecteurs un goût exces- sif pour le ridicule, que de leur offrir le résultat des décisions de la Sorbonne , dans les procès portés depuis cent ans à cet auguste tribunal ; nous n'en citerons qu'un exemple ; la dispute des récollets et des jésuites , au sujet des Hurons et des Iroquois , incapables , selon les récolle'cs , de comprendre la transubstantiation , et selon la partie adverse, très-capables de la bien concevoir, si les récollets s'y fussent bien pris : question im- portante , très-bien résolue par la Sorbonne, en décidant que, pour être admis au baptême , il faut au moins la connaissance implicite de ce qu'on reçoit. Rien de plus clair : aussi tout le monde fut-il content. Même sagacité , même force de jugement dans la décision du procès des jésuites et des dominicains sur la croyance religieuse des Chinois ; affaire qui ressortissait évidemment du tribunal de la Sorbonne , et dont le succès dut inquiéter beaucoup la cour de Pékin. Quant à la bulle Unigenitus , on sait que cette bulle, admise soiiii Louis XIV , rejetée sous la régence ,• fut admise

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