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grand chemin des peuples , tant barbares que ci- vilisés , qui se disputaient l'Espagne et les Gaules. Telle est la cause que M. Ramond indique de la dissemblance des peuples qui habitent actuelle- ment les Pyrénées , de l'appesantissement des uns et de la vivacité des autres; il pense que les races sont, dans l'histoire de l'homme, une donnée pri- mitive ; et il s'est confirmé dans cette idée , en voyant que, depuis quinze siècles, le même climat n'a point rapproché des races différentes, que des climats divers n'ont point séparé des races pa- reilles. Même résultat dans l'Inde, où les principes, soit religieux , soit civils , préviennent le mélange des castes... L'Arabe , le Copte, le Grec, le Musul- man en sont de nouvelles preuves • et plus que tout le reste , la nation juive, conservant dans tout l'univers sa physionomie asiatique , et par- lant la plupart des langues avec les inflexions de l'Arabe. Ainsi, de nos jours, des observations plus exactes ont ôté aux climats l'influence exagérée qu'on leur accordait au physique comme au mo- ral; et loin de lui accorder une influence capable de déterminer la nature du gouvernement , on lui refuse l'influence illimitée qu'on lui attribuait sur les races et sur les hommes.

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