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la désertion , et dont l'autre s'accroît des re- crues , il n'est pas difficile de deviner à qui doit demeurer la victoire. On sait ce que le grand Fré- déric pensait de la vieille politique d'Europe. M. de Peyssonnel attribue une grande partie de ses succès à la connaissance qu'il avait des secrets les plus profonds de notre cabinet. Mais le pre- mier secret de notre cabinet était que le minis- tère , toujours occupé d'intrigues et de futilités, ne prendrait jamais que de mauvaises mesures ; qu'on n'opposerait au plus grand guerrier du siècle que des généraux ineptes; ou que, si on lui en opposait d'habiles , on ne manquerait pas de les rappeler bien vite après une première victoire. Avec cette connaissance qu'il avait comme toute l'Europe , avec ses troupes , son trésor et son génie , il pouvait s'embarrasser fort peu de notre cabinet, et en rire à son aise, comme il s'en donne le passe-temps dans tout le cours de sa corres- pondance.

Malgré ces observations , qui supposent seule- ment des principes politiques difféiens de ceux de M. de Peyssonnel , il n'est pas moins vrai que son livi-e jieut et doit être utile , même dans les circonstances actuelles , où de grands cliangemens daiis les idées relatives à l'ordre social vont en amener d'aussi grands dans les rapports politiques de la plupart des puissances.

Ce second volume est terminé par un Mémoire, où l'on développe les avantages que le pacte de

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