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DE CHAMFORT. • 3o^

depuis en Ptiissie : elle promettait pour récom- pense à M. le duc , le trône de Pologne , après la mort du roi Auguste. Il est probable que cet ar- rangement ne convint pas à la marquise de Prie , maîtresse de M. le duc ; il refusa la princesse pour le roi , et la demanda pour lui-même , « dans l'espérance plus sure des secours de l'impératrice, quand elle les accorderait à son gendre. » Quelque projet qu'on fasse de ne plus s'étonner , on est toujours surpris malgré soi de la manière dont les ministres traitent quelquefois leurs maîtres ; les rois et les peuples, c'est tout un pour eux : Tros Rutulusve riiat.

Nous ignorons si ces six livres des Mémoires de Duclos composent en effet tout son ouvrage , et nous sommes portés à croire que non. En effet , comment n'aurait-il rien écrit sur les événemens qui se passaient sous ses yeux , au moment où il était plus en état de juger les choses et les per- sonnes? On peut soupçonner que, vivant , il aura pu prendre des arrangemens d'après lesquels il aurait marqué deux époques différentes pour la publication de son ouvrage ; en ce cas , celle-ci paraîtrait la première , par des raisons* qu'il est facile de deviner ; l'autre , dans les idées que Du- clos pouvait avoir alors , plus délicate et plus épi- neuse, ne paraîtrait que beaucoup plus tard. Cette conjecture deviendra plus vraisemblable , si l'on fait attention à la manière dont il traite V Histoire de la Guerre de 1766, qui termine le second vo-

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