Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/315

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Cette faute du saint siège, dans l’affaire des jésuites , rappelle au voyageur philosophe toutes celles que la coiu^ de Rome venait de commettre, depuis quelques années, à Fégard de plusieurs puissances de l’Europe. Cette liste de maladresses pontificales se trouve assez longue ; de ces dispositions à attirer de fâcheuses affaires par des prétentions maintenant déplacées , l’auteur concluait la destruction assez prochaine de cette puissance précaire. Il osa dire au cardinal Piccoiomini, qu’il se flatterait même d’en être le témoin, s’il n’avait que dix-huit ans ; et le cardinal ne le contredit pas. Il n’est pas rare de trouver dans Home des gens d’esprit qui partagent cette crainte. « Mais ce qu’on y redoutait le plus, dit Duclos , ce sont les écrivains français, et même la nation française, qui, avec ses incommodes libertés et son habile obstination à ne point se séparer de l’église romaine, la rend plus dangereuse que ne le seraient des hérétiques déclarés. « Ces mots, écrits en 1768, sont devenus par circonstance tout à fait dignes d’attention en 1791.

On connaît assez tous les vices du gouvernement politique et économique de Rome ; et, sous ce rapport, Duclos n’apprend que peu de chose aux lecteurs instruits. Mais les détails, secs et arides chez d’autres voyageurs, prennent sous sa plume de l’agrément et de l’intérêt. Dans l’exposé des défauts du gouvernement pontifical , il distingue ceux qui appartiennent au fond de ce gou-