Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CHAMFORT. 889

gagèrent dans une lutte où il ne pouvait avoir que du désavantage. Lui-même en avait le sentiment ; il savait le parti que ses ennemis tireraient de ses vivacités brusques , de ses étourderies passion- nées ; et disposé sans doute à la défiance , quoi- qu'il ait prétendu le contrair#^tl parvint à tourner cette disposition contre lul-niéme , à en faire le tourment de sa vie , à n'oser plus risquer ni un pas ni un mot ; enfin à justifier l'heureuse ap- plication que M. Ginguené fait à Rousseau de deux vers de l'Arioste , de soupçonneux qu'il était d'abord , il était devenu le soupçon même. Cet ouvrage , qui fera beaucoup d'honneur à l'esprit et à la sagacité de M. Ginguené , sera lu avec plaisir de tous les amis de Rousseau, expres- sion à laquelle nous ne nous réduirions pas , si maintenant elle ne signifiait à peu près le pu- blic tout entier. C'est le servir utilement que de lui présenter l'analyse de l'âme et du caractère des grands hommes ; ils sont en quelque sorte des variétés de l'espèce humaine qu'il faut étudier à part , étude qui perfectionne la connaissance de l'espèce même.

��ili.

�� �