Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/396

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Nous n'arrêterons point les yeux de nos lec- teurs sur toutes les turpitudes dévoilées dans ce livre. Ce n'est pas à la nialionité humaine que nous le recommandons, mais à la ciu'iosité phi- losophique. Au reste, l'équité demande qu'on n'ac- corde pas le même degré de croyance à toutes ces anecdotes. Un très-grand nombre ne sont qne des notes données par les inspecteurs ou espions de police à leur général. On sait la con- fiance due à de pareils témoins, qui mesuraient la vraisemblance d'une aventure sur la grandeur du scandale; qui faisaient leur cour à monseigneur, en l'amusant et en le mettant à portée de faire sa cour et d'anuiser le roi. Le porte-feuille de ces messieurs devenait le rendez-vous de tous les bruits de ville, de toules les délations de haine. La seule envie de se divertir, ou de montrerde l'esprit, suf- fisait pour engager les rédacteurs du bulletin à chaîner leurs récits de circonstances controuvées, mais plaisantes; les mauvaises mo'urs publi(|ues suppléaient abondamment aux pieuN es qui man- quaient ; et un témoin oculaire, qui eût rétabli le fait en supprimant une circonstance fausse , mais plaisante, aurait été traité de pédant, et au- init eu poiu' répc.nse : est-ce que cela ii était pas mieux de Vautre inanicre ? C'est ce que l'auteur du recueil n'ignorait pas; et cette réiiexion aurait du lui faire supprimer les noms d'un grand nombre de ])ersormes compromises dans ce lépertoirc de police ; i! faut espérer que l'indulgente justice

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