Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/397

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en public réparera cette faute , en ne faisant pas d'attention aux personnes, en ne s'occupant que des choses, en ne regardant les individus cités que comme des noms en l'air, de pures abs- tractions.

Il serait inutile d'exiger du public la même indulgence pour ceux qui ont pris la peine de se désjrader eux-mêmes d'une manière authen- tique , en écrivant les lettres signées de leur nom, et imprimées fîgurativement dans ce re- cueil. Que répondre? Ce sont eux-mêmes qui sont leurs propres délateurs. Tout ce qu'on peut faire, c'est d'entrer dans leur peine. On dit qu'elle est très-grande. On prétend que plusieurs même ont déjà quitté Paris. Il y -en a de pires , et ceux-là resteront. Il est vrai que quelques-uns y sont retenus par leurs places et par le patrio- tisme subit qu'ils ont montré en remplacement du zèle qu'ils avaient voué au despotisme précé- dent. Ce recueil qui les désoriente, les rendra plus circonspects et moins prompts à susciter contre eux de justes ressentimens par des provo- cations gratuites. Quand l'antre de Cacus fut ouvert par le sommet , Cacus trembla. . . . mais ceci devient sérieux. Pte venons à la police de Paris, devenue elle-même la délatrice des déla- teurs, par les suites de cette malheureuse journée du i4 juillet.

Si l'on veut se faire une idée juste de ce qu'é- tait l'état des gens de lettres en France avant la

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