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DE CHà.MFORT. 4<-'9

tieuse et adroite ; le roi était sur le retour , tendre , faible , crédule, bigot. Elle dut voir alors, qu'avec des refus et des coquetteries d'un coté , de l'autre , avec des désirs et des scrupules, il y avait de quoi parvenir à tout ; elle y parvint. Personne n'y fut trompé dans le temps : et toute son histoire est très-bien expliquée dans le fameux sonnet qui finit par ce vers :

Il eut peur de l'enfer , le lâche ! et je fus reine.

Voilà le mot, et l'amour une fois donné, toute cette aventure n'est au fond qu'un mariage de conscience , que les noms de Louis xiv et de Scarron rendent plus singulier qu'un autre,

A peine a-t-on parlé de celui du dauphin , Monseigneur^ avec mademoiselle Choin , qui n'est pas moins réel et guères moins hors des conve- nances , et qui eut les mêmes motifs : d'autres Mémoires l'avaient attesté : il l'est encore , et avec détail , dans ceux de M. de Maurepas. On sait ce qui fut dit alors : « On s'allie singulièrement dans » cette maison-là ! j) Si Louis xv eut vécu , qu'il eût conservé une certaine santé , et acquis une certaine dévotion , qui peut répondre qu'il n'eût pas épousé madame du Barry ? Avec un prêtre et du secret , n'est-il pas fort commode d'arranger son plaisir et sa conscience pour ce monde-ci et pour l'autre ?

JM. de Maurepas paraît croire que madame de

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