Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/42

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dit M. Sparniann , les Hottentots alarmés, ont pu s'éloigner du cadavre et de l'cnfont ; car la peur de la contagion les oblige souvent d'abandonner jusqu'à leurs troupeaux, leur seule richesse. S'ils abandonnent leurs vieillards et leurs malades , ce n'est que lorsqu'un ennemi vainqueur les oblige à prendre précipitamment la fuite : c'est ce qui pourrait arriver en Europe. La famine est encore une des calamités contre laquelle ils ne connaissent pas d'autre expédient. « Mais , comme l'observe l'auteur, les calamités publiques, pour des peuples qui n'ont pas la première des cf)mbinaisons de nos arts , et nul moyen de s'y soustraire, si ce n'est la plus prompte fuite, ne peuvent être la règle avec laquelle il faut les juger. » Mais l'accusation contre laquelle il s'élève avec plus de force, c'est celle de ne connaître , dans leurs amours , ni les différences de l'âge , ni cette horreur invincible qui sépare les êtres rapprochés par le sang. Il se révolte contre des soupçons infâmes. « Oui, dit-il , toute une famille habite une même hutte ; oui , le père se couche avec sa fille , le frère avec sa sœur , la mère avec son fils; mais au retour de l'aurore, chacun se lève avec un cœur pur. J'ose attester que , s'il est un coin de la terre où la décence dans la conduite et dans les mœuis soit encore honorée , il faut aller chercher son temple au fond des déserts. » M. Sparmann avoue lui- même que les sauvages ont plus de modestie que de voile ; et M. le YniJlnnl ajoiih^ qu'il n'a lrouv<

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