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DE CHAMFORT. 3q

partout que ciiconspection et retenue chez les femmes , et même chez les hommes. Partout où il a trouvé des mœurs différentes, il ne les a jamais vues que comme un effet de la communication que ces hordes avaient eue avec les blancs.

Ces peuples n'ont aucune des superstitions que Kolbe leur attribue. L'auteur ne leur a même connu aucune idée religieuse. Ce que quelques voyageurs ont appelé un culte envers la lune , n'est qu'une espèce de danse nocturne, qui ne sup- pose aucune idolâtrie à l'égard de cet astre. La cérémonie nauséabonde du mariage des Hotten- tots , les arrosemens d'urine répandue sur les deux époux : sottises de Kolbe , rêves d'un voya- geur sédentaire , qui recueillait des bruits popu- laires dans les tavernes du Cap. Il est vrai pom-- tant que la sémicastration a lieu dans quelques peuplades, ainsi que la cérémonie de couper une phalange des doigts de la main ou du pied, sans qu'on puisse savoir d'où vient cette absurde cou- tume. A l'égard du fameux tablier des Hotten- totes, c'est une bizarrerie qui se trouve quelque- fois chez une certaine horde ; mais elle est l'effet d'un caprice absurde, et d'une mode qui s'est efforcée de faire violence à la nature.

Telle est la légèreté avec laquelle on a observé ce peuple, qu'on a prêté aux femmes hottentotes les coutumes les plus bizarres . celle , par exemple , de s'entourer les bras et les jambes d'intestins d'animaux , en sjuise de bracelets ; et

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