Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/432

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et à Louis xv. M, Soulavie a-t-il lu , par hasard, Y Institution cCun prince ^ par Duguet ? il y trou- vera trente décrets de l'assemblée constituante. Mais quand on a passé sa vie à compulser d'in- nombrables manuscrits ministériels , remplis de petits faits et de grandes inutilités , pour en faire des extraits informes et volumineux , a t-on le temps de lire les bons livres ? Quand on s'occupe à rédiger et à imprimer ce qu'ont pensé les autres, a-t-on le temps de s'instruire et de s'accoutumer à penser ?

Il fait grand bruit de l'influence des sulpiciens et des lazaristes, gens de l'autre monde depuis quarante ans. Il ne sait pas que le règne des che- veux plats et des grands chapeaux , commencé sous Fleury , a fmi avec Boyer l'imbécille ; qu'à dater de févéque d'Orléans, on éloignait le bigo- tisme comme dangereux , et qu'on préférait les esprits doux et conciiians , tous ceux qui n'a aient point d'affiche ; qu'on craignait tellement le bruit dont on était las , qu'il valait mieux être un peu libertin que trop rigoriste ; qu'à cette même épo- que , la philosophie s'était déjà glissée jusques sous le rochet et la barette , et que l'archevêque de Vienne (Pompignan) s'en plaignit amèiement dans uîie assombice du clergé , criant que la mo- derne philosophie avait injecté même le sancluaire, déclamation qui fut tiès-mal accueillie; qu'en \\\\ mot, c'était l'esprit du monde, des affaires et de la cour, qui, de nos jours, dominait dans le clergé ,

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