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DE CHAMFORT. 44^

d'une tournure un peu plus fine que toutes les calotes dont le même ministre se déclare l'au- teur ; mais il n'y avait que son secrétaire qui pût employer de si grands mots pour de si petites choses : une clianson plus digue de M. de Maure- pas l V histoire qui en adoptera'toutes les expres- sions ! les grandes véiitês quelle renferme !

Si, dans les beautés choisies. Elle était des plus jolies , On excuse des folies Quand l'objet est un bijou , jou , jou , jou.

Mais pour sotte créature , Et pour si plate figure , Exciter tant de murmure , Chacun juge le roi fou , fou , fou , fou.

Je ne crois pas que ce soit- là ni de grandes vé- rités , ni des expressions à l'usage de l'histoire. De l'aveu de tous ses contemporains, madame de Pompadour était fort jolie ; et ce n'était pas sur ce point que le roi méritait des rcpi^oches, tels que l'histoire peut les lui faire. Ce qui est vrai , c'est que dire d'une femme qu'elle est laide , est toujours ce qu'il y a de plus piquant pour elle : et en cela le but de la satire était rempli. Le but de l'histoire est un peu différent ; et c'est ce que n'a pas senti le secrétaire Salé, ni même son maître dont il répétait l'esprit.

La haine de ce ministre pour Voltaire perce

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