I oG ŒUVRES
c'est de ne point finir sa phrase , sa période , et de se laisser interrompre , surtout quand le person- nage qui interrompt est subalterne et manque aux bienséances en coupant la parole à son supérieur.
Les principes du dialogue sont les mêmes pour la comédie. Il doit être celui de la nature même. C'est un des grands mérites de Molière. On ne voit pas, dans toutes ses pièces, Tjn seul exemple d'une réplique hors de propos.
Ses successeurs ont multiplié les tirades , les portraits, etc. Rien n'est plus contraire à la rapi- dité du dialogue. Un amant reproche à sa maî- tresse d'être coquette; elle répond par une défi- nition de la coquette : c'est sur le mot qu'on ré- pond , et presque jamais sur la chose.
La repartie sur le mot est quelquefois plai- sante , mais ce n'est qu'autant qu'elle va au fait. Qu'un valet, pour appaiser son maître qui me- nace un homme de lui couper le nez, lui dise:
Que fericz-YOus, monsieur, du nez d'un margulllier?
Le mot est lui-même une raison. La lune tout entière de Jodelet est encore plus comique ; c'est une naïveté excellente, et l'on sent bien que ce n'est pas là un de ces jeux de mots que l'on con- damne avec raison dans le dialogue.
Il serait à souhaiter que la disposition du su- jet fût telle qu'à chaque scène on partît d'un point pour arriver à un autre point déterminé ;
�� �